Notice d'emploi du parfait petit candidat - 2
Poursuivons notre examen du parfait candidat :
Santé : Intéressez vous à la fonction digestive. Le ou la Président(e) sera appelé(e) à goûter les cuisines du Monde entier (non, pas le journal, la planète). Va-t'il(elle) bien à la selle ? Quelle est la consistance des matières ? Son estomac est-il rôdé aux délices de la tête de veau et des mets campagnards qu'on voudra absolument lui faire déguster lors de ses déplacements chez les bouseux dans la France profonde ? Ou bien va-t'il(elle) gerber partout être indisposé(e) aux premiers mélocos (un mets local, des… ?). Méfiez-vous de ceux qui ont des haleines de chacals chacaux canidés du désert dès qu'ils arrêtent de sucer des pastilles de menthe (ou Vichy pour certains). Est-il(elle) sujet(te) aux migraines à la moindre contrariété Céciliesque ? En cas de candidate, assurez-vous qu'elle dispose d'un esprit sein dans un corps nichon, ce sont les deux mamelles de la France.
Vêtements : C'est là que tout se joue pour l'image de ce Cher Vieux Pays. Attention aux costumes ou aux tailleurs qui sentent le poisson (maquereau ou morue). Le style souteneur corsico-sicilo-maltèque est réservé aux claques de Tanger et aux Congrès de l'UMP. Ne les laissez pas s'habiller en blanc pour aller en Chine, c'est la couleur du deuil. Pas de cravate à pois avec une chemise à carreaux et un costard à rayures, on n'est pas chez Zavatta. Redoutez le style pétasse de salle des fêtes dans la France profonde, la haute couture française en pâtirait. Et enfin, surtout, surtout ! ne les laissez pas demander à Arnaud Montebourg l'adresse de son tailleur. Même remarque pour le coiffeur commun à Thierry Breton et à Jean-Louis Borloo.
Discours : Éliminez d'emblée, ceux qui commencent toutes leurs phrases par "Moi j'vais 'ou dir' Mame Ockrent". Ça fait plouc. De la même façon, craignez les pleunichards/nicheuses qui se plaignent : 1) de ne pas assez avoir de temps d'antenne ; 2) qu'on les agresse dès qu'on leur pose une question ; 3) de n'avoir presque pas eu 500 signatures ; 4) des autres candidats dont la candidature divise le Parti alors que la leur rassemble ; 5) qu'on leur demande leur programme, alors qu'eux-mêmes ne savent pas où il est passé et enfin méfiez vous 6) de ceux qui sont de votre avis sans que vous ayez eu l'occasion de le donner.
Dernier point : sait-il/elle dire "Mes Chers Compatriotes" comme s'il(elle) avait fait ça toute sa vie ? Non ? Ha ! je savais que j'aurais dû rester !
Voilà, Mes Chers Compatriotes (donc), les éléments qui requièrent votre attention, ceux qu'il vous faudra examiner comme un maquignon palpant un broutard à la foire aux bestiaux de Saint Christophe en Brionnais (Saône-et-Loire. Là-bas, essayez le pot-au-feu, il est délicieux). A partir du poids vif, il vous faudra pouvoir estimer le poids de carcasse du/de la Président(e), après qu'on l'ait vidé(e), écorché(e) et découpé(e) lors du débat entre les deux tours, si jamais il avait lieu.
Si, après cela, vous élisez une larve informe, ne comptez pas sur moi pour vous prêter mon mouchoir, afin d'étancher vos sanglots longs et vous jouer du violon (même en automne), ni pour bercer votre coeur d'une langueur monotone. Toutefois, je suis d'accord avec vous (moi aussi) : ça ne laisse pas grand monde…
Bien à vous,
Jacques
P.S. : Demain "Aux Urnes Citoyens !".