Identité Nationale
En ce Lundi matin (condoléances), avant d'aller endosser le marcel tout propre et le pantalon de coutil bleu qui constituent la tenue d'esclave qui vous permettra de vous fondre dans le flot de la masse des travailleurs dont le front populaire ruisselle de la sueur prolétarienne qui abreuve les sillons où coule le sang impur de la lutte des classes (ça fait pas un peu long comme phrase, ça ?).
Donc, avant tout ceci… puis-je vous suggérer de passer au magasin de drapeaux le plus proche de chez vous, afin d'y acquérir le symbole de la Nation, cher à Ségogole. J'ai nommé ce fier chiffon, tant aimé du Général Boulanger et de Paul Déroulède : bleu comme les yeux de José Bové, blanc comme le visage de Nicolas Sarkozy au soir du premier tour 1995, rouge comme la veste de Ségolène à Villepinte (non, pas le Premier Ministre). Les drapiers (corporation des marchands de drapeaux) seront ouvert dès l'aube (même si vous n'habitez pas à Troyes) et recueilleront vos oboles sous toutes leurs formes. Pour ceux d'entre vous qui n'auraient pas jugé bon de sacrifier à ce grand élan patriotique, des cars du PS, de l'UMP et du FN - montés par des colleurs d'affiches musclés mais joviaux - passeront les chercher sur leur lieu de travail ou à l'ANPE la plus proche afin de les emmener au camp militarisé qui leur aura été affecté.
Je vois que vous avez été sensibles à la voix de la raison. Alors, tant que vous serez dans cette échope patriotique, faites également l'emplette de la Marseillaise en mp3, afin de vous occuper les oreilles dans le métro, ce qui vous préservera les tympans du dernier rap à la mode "Oah m'sieur ! t'as pas un'pièce ? oah respect ! hé bouffon !".
Bonne semaine à tous, c'est pour la France !
Bien à vous,
Jacques