Ballotte ou ballottée ?

Mes Chers Compatriotes,

Comme vous l'avez certainement remarqué, lorsqu'on se livre à l'exercice quotidien du Blog, il y a des hauts et des bas (Ségolène ! restez assise, je n'ai pas dit "débat" !), certains jours, l'actualité stagne et semble se répéter, d'autres sont plus riches et l'inspiration est meilleure, et puis il y a des périodes Bénies des Dieux, où tout le monde se bouscule pour vous fournir matière à rire. Ce qui fait que - si on veut se limiter à un seul billet par jour - on traite l'actualité avec un peu de retard.

Ces jours-ci, avouons que nous n'avons pas à nous plaindre… Et en plus : c'est CE soir ! Débat entre les trois candidatables du P.S. Enfin, trois… faut voir… Parce qu'après avoir déconné exposé ses vues sur la Turquie et l'Europe, Ségolène s'est encore distinguée à la Réunion (non, pas celle du P.S., il y a longtemps qu'elle n'y va plus) en précisant qu'elle se "réservait le droit de ne pas s'assujettir" à tous les débats organisés par le PS s'ils étaient "détournés de leur vraie destination" et en assurant qu'elle ne se laisserait pas "ballotter". Vous n'avez pas l'impression que c'est vous qu'elle prend pour des ballots ? Déjà, à Dakar, elle avait appelé les débats au sein du P.S. des "machines à perdre", ce qui avait beaucoup plu à tout le monde, et là : re ballote belote ! "Le peuple français ne veut pas voir les socialistes se replier sur eux-mêmes". Trop tard ! Vus !

Je crois que j'ai trouvé d'où ça vient : c'est l'avion. Chaque fois qu'elle s'élève (au dessus du débat, bien sûr), elle dit une bêtise en retombant. "Je ne veux pas tomber dans les polémiques subalternes", évidemment, si un subalterne effronté a le culot de lui poser des questions, où va-t-on ? Ça doit être le manque d'oxygène qui lui crée des crises d'angoisse au seul mot de "débat". Comment dites-vous ? Plutôt le manque de programme ? Vous n'êtes pas gentils avec Tatan Ségo, vilains démocrates. Bien sûr "Mon opinion est celle du peuple français", ça va faire un peu court sur des tas de sujets. Remarquez qu'on peut faire encore plus court : chaque fois qu'un électeur dit quelque chose, vous criez "Pareil !", simple, concis et de bon goût…

Donc, Madame "on verra ça plus tard" nous fait un numéro façon République bananière, où le Maréchal-Président-à-Vie, pour montrer quel grand démocrate il est, organise des élections libres (si, si). Et là, deux solutions : 1) il bourre les urnes et fait semblant d'être fâché d'avoir été élu avec seulement 99.7% des suffrages ; 2) si les urnes ne veulent pas se laisser bourrer, parce que les bourreurs l'étaient (bourrés), le MPàV annule les élections dans l'intérêt du peuple souverain et à sa demande. Ça doit être ça la démocratie participative. Évidemment, au P.S., on ne peut pas bourrer les urnes. C'est ballot.

Bien à vous,

Jacques

Le dessin ci-dessus est de Yann. Visitez son site.

P.S. : Demain "Attourrissage d'urgence"