Super Candidat
En ce jour de la Fête des Paires - qui est désormais la Fête Nationale Monégasque - je me demande ce que je vais trouver sous ma serviette à midi... Cendrier en rotin, collier de nouilles, c'est fait... J'aimerais bien un candidat rigolo pour les Présidentielles. Comment dites-vous ? José Bové ? Non, j'ai dit rigolo, pas écolo ! Quoique...
Quelqu'un avec les oreilles de Bayrou, les sourcils d'Emmanuelli, le pif de Ségolène, la bosse de Raffarin et grand comme trois Sarkozy, soit environ deux mètres. Et vert ! pour qu'on le voit mieux ! Un truc qui se remarque, du genre fils naturel de Hulk et de Shrek ! En notre époque de NTIC, on pourrait même programmer ses textes et le piloter à distance. Voulez-vous un extrait de son premier discours ?
Françaises, Français
C'est d'une main tremblante que je prends la parole pour ouvrir, sous vos oreilles écarquillées, le début de l'inauguration du prologue du début de cette campagne électorale.
Tel nos édiles guidant d'un pied ferme le char de l'Etat sur un océan de difficultés, je saurai négocier les sinuosités de la route menant tout droit à des lendemains qui chantent à l'unisson de la majorité silencieuse. Car comme le disait Michel Rocard : "Je ressens le besoin d'écouter. D'écouter notamment ceux que l'on n'entend pas, de favoriser leur expression par mon propre silence".
Au contraire de l'opinion courante, ouvertement dissimulée sous couvert de conversations publiques tenues à demi-mot, la verbosité de nos élus, frappée au coin d'un solide non-sens et qui emprunte au royaume de l'inintelligible ses inaltérables séductions ne doit pas nous détourner de l'envie de tisser l'étoffe même dont est confectionné le cours ductile de nos existences laborieusement quotidiennes.
Le discours politique n'est plus guère que l'image et l'écho de ce qu'il ne présente et ne représente pas, c'est-à-dire la rediffusion du non-événement qu'il s'oblige à devenir, une spéculation fondée sur un projet d'absence. Il faut se déterminer entre la peur d'oser et la crainte d'entreprendre, et ne pas craindre de redouter, de peur de s'alarmer si on ne s'effraie pas.
Votez pour moi ! et nous défricherons ensemble l'océan de ces terres arides où la main de l'homme n'a jamais mis le pied.
Vous avez compris ? Oui, bien sûr... moi non plus... Mais ça en jette ! Et c'est aussi compréhensible que ce dont vous avez l'habitude...
Bien à vous,
Jacques
PS : Demain «Désensablement»