Deuxième tour : oh la vache !

Mes Chers Compatriotes,

Nico/Ségo, Ségo/Nico… depuis le temps qu'on vous en rebat les oreilles (que vous avez velues, j'en suis sûr), vous commencez à vous sentir condamnés à choisir entre la petite peste et le colérique au deuxième tour. Donc, pas vraiment le choix : ils gagnent ou vous perdez. Mais comment décider qui sera le bourreau de Béthune vos thunes (ça se passera de toute façon à vos frais) ?

Pour vous aider à sélectionner celui ou celle qui vous plantera gouvernera, faisons une simulation issue de la situation d'un bouseux représentant de la France rurale qui aurait deux vaches :

Hypothèse Nico :

La première année, dans le cadre des conventions européennes, on subventionne le nabu pour acquérir une 3e vache. On lui achète le lait à un prix supérieur au cours mondial, et on le jette pour cause de surproduction. La deuxième année, on fixe des quotas et il paye une amende pour dépassement. On lui donne une prime la troisième année pour abattre la 3e vache. Comme il perd la subvention à la production y afférente, il reçoit une aide à la personne financée par une taxe parafiscale sur les produits laitiers. Enfin, on lui fait remplir un formulaire pour se procurer les imprimés de déclaration de vache manquante.

Puis, le gouvernement lui échange la deuxième vache contre des tickets d'achat de lait et l'exporte pour payer les importations de lait dues à l'insuffisance de production. Suicides massifs chez les producteurs de reblochon.

Hypothèse Ségo :

Pour financer la retraite des vaches, le gouvernement décide de lever un nouvel impôt : la CSSANAB-AB (Cotisation Sociale de Solidarité Avec Nos Amies les Bêtes - Action Bovine). Deux ans après, dans le cadre des conventions européennes, la France a récupéré une partie du cheptel britannique, le système est déficitaire. Pour financer le déficit on lève un nouvel impôt sur la production de lait : le RAB (Remboursement de l'Ardoise Bovine).

Les vaches se mettent en grève. Il n'y a plus de lait. Les Français sont dans la rue : "du lait, on veut du lait". Les Espagnols s'en mêlent et crient "au lait, au lait !". La France construit un lactoduc sous la  Manche pour s'approvisionner auprès des Anglais. L'Europe déclare le lait anglais impropre à la consommation. On lève un nouvel impôt pour l'entretien du lactoduc devenu inutile.

Les Verts prennent le pouvoir; le rural peut garder son lait et le gouvernement lui rachète la bouse. Puis c'est l'anarchie et les vaches se traient les unes les autre en autogestion. Fuite massive vers la Suisse de capitaux en provenance de Camembert, de Livarot et de Pont-l'Évêque.

Je m'en voudrais de vous ruiner le moral, mais si j'étais vous, je passerais directement au Muscadet, le matin.

Bien à vous,

Jacques