De Profundis

Mes Bien Chers Frères, Mes Bien Chères Sœurs,

Nous voilà réunis en ce vingt-sixième Vendredi avant le Premier Tour pour rendre un dernier fromage hommage au Parti Communiste Français, ravi à l'affection des siens, après une longue maladie. Paix à son âme, c'était un fier coquin*. Déposons sur sa tombe un brin de ce muguet qui l'a financé si longtemps.

En effet, le PCF propose Marie-George Buffet comme candidate d'un vaste rassemblement des anti-libéraux : les communistes, les trotskistes, les altermondialistes, les associatifs et les écologistes.

La Dépassionaria de la Place du Colonel Fabien va devoir se défendre contre le Phoque du Larzac et autres facteurs des beaux quartiers. Quelle déchéance ! tout fout le camp (de travail en Sibérie) ! Souvenez-vous… quand le PC faisait 20 à 25% à chaque élection, vous aviez un peu les miquettes. Un vieux réflexe bas de laine (socquettes pour certains et modèle Roselyne Bachelot pour d'autres) qui vous faisait redouter les "partageux". En avril 1981, un Député du Rhône - que je ne citerai pas - affirmait même haut et fort que les chars Soviétiques étaient déjà là, mais qu'on ne les voyait pas parce qu'ils se cachaient dans les forêts. La bonne vieille peur du loup revisitée avec des champignons hallucinogènes. Eh bien, le Paco Rabanne de la droite Rhodanienne a été réélu. Sans chars charre…

Le PCF, depuis sa création en 1920 lors de la scission de la SFIO au Congrès de Tours, a eu ses grands leaders, Thorez, Waldeck et un pâtissier rondouillard qui - sous des dehors bon enfant - cachait une fermeté stalinienne : Jacques Duclos. Puis est venu le Luis Mariano des Masses Laborieuses, le Cicéron de la Lutte des Classes, le Georges Guétary de la Dictature du Prolétariat, un vrai cadeau médiatique : Georges Marchais.

Quand le PC avait Marchais dedans (du pied gauche, bien entendu) les soirées électorales avaient un coté mi-Pinder mi-Apocalypse selon Saint Bakounine, qui a réjoui des générations de téléspectateurs. Après une question, on voyait son œil briller à la "je te tiens" et on savait qu'on allait se régaler. Après lui, nous avons eu Lajoinie, qui avait le charisme d'une andouillette mal cuite et Robert Hue que tout faisait rire, même ses résultats électoraux. Maintenant, Marie-George en est réduite à danser devant le buffet (oui, je sais, mais c'est tellement descriptif) et le Parti des Fusillés, le Parti des Travailleurs, quémande à la porte des chouchous des média.

On a les contre-pouvoirs que l'on mérite.

Bien à vous,

Jacques

* Oui, c'est un fier coquin, des écus amoureux,

Qui trente ans monnaya le coeur des malheureux,

Et qui, fourré souvent dans mainte sale affaire,

Au dire du Palais empoisonna son frère...

BARBIER, Satires, 1865, p.18.

P.S. : Demain "Jurys Citoyens"

P.P.S. : 提供赛车场介绍和国际赛车运动信 (traduction : les gens m'appellent l'Idole des Jaunes).